Ce texte de Pascaline David fait partie du dossier spécial Le Devoir paru le 12 octobre 2019.
Les administrateurs du Groupe hôtelier Grand Château (GHGC) souhaitent revenir aux valeurs premières de l’hôtellerie. Le Sheraton Laval sera ainsi agrandi et transformé au coût de 13 millions de dollars d’ici 2021, pour attirer davantage la communauté locale et mieux répondre aux besoins du tourisme d’affaires.
« Lorsque la chaîne Sheraton a vu le jour, dans les années 1930, les hôtels étaient des lieux de rassemblement pour les voyageurs et les locaux, lance Yannick Pazzi, directeur général du GHGC, qui détient aussi le Hilton Montréal / Laval. Avec le temps, on est devenus davantage des hébergeurs. » Les travaux d’agrandissement auront ainsi pour mission première de redonner à la communauté une raison de passer à l’hôtel en journée pour un dîner rapide, prendre ses courriels dans l’espace de coworking ou se donner rendez-vous autour d’un café, que l’on y ait une chambre ou non.
Pour arriver à cela, la clé est la mixité d’usage. Construit il y a 40 ans, le Sheraton Laval est constitué d’espaces plutôt enclavés et compartimentés, ce qui ne favorise pas les échanges. « L’administration se trouve d’ailleurs en plein coeur de là ou les gens pouvaient profiter le plus de l’espace, souligne M. Pazzi. On va donc déménager nos bureaux au sous-sol. »
Un marché de produits locaux et de réalisations culinaires du chef Éric Robidoux sera aussi mis sur pied, à mi-chemin entre le restaurant et la réception, au coeur de l’hôtel, pour favoriser les échanges et offrir une autre option aux clients. Produits transformés ou non, station de café et articles de pharmacie seront aussi proposés.
Agrandissement du centre des congrès
Multiplier les possibilités en tourisme d’affaires représente l’un des fils conducteurs de cette transformation, alors que les deux hôtels du GHGC accueillent plus de 80 % des évènements majeurs à Laval.
Le centre des congrès de l’hôtel sera ainsi agrandi de plus de plus de 900 mètres carrés, permettant près de 70 possibilités de configuration des espaces. « Les gens cherchent un endroit atypique pour organiser leurs évènements, précise M. Pazzi, qui observe une augmentation de la demande en évènementiel. Il faut adapter son modèle d’affaires pour donner plus de choix aux gens qui ne veulent plus entrer dans un cadre fixe. »
Jusqu’à 1800 personnes pourront être accueillies en même temps au centre, qui se verra doté d’une fenestration généreuse et d’une modernisation des outils multimédias, du wifi, de l’éclairage et du son. Des cloisons insonorisées et robotisées seront également installées pour répondre aux demandes variées des congressistes, toujours plus nombreux.
LE TOURISME D’AFFAIRES À LAVAL
« Laval a fait ses débuts touristiques il y a 30 ans seulement, grâce au tourisme d’affaires », indique la présidente-directrice générale de Tourisme Laval, Geneviève Roy. Le secteur évènementiel connaît une forte croissance à Laval, alors que le nombre de congrès accueillis est passé de 173 à 206 dans les cinq dernières années.
En 2018, 8,3 millions de dollars de dépenses directes des congressistes ont été enregistrés par Tourisme Laval, soit une croissance de 25,8 % depuis 2013. La troisième ville en importance après Montréal et Québec possède plus d’une trentaine de lieux de réunion et de congrès, et plus de 150 salles multifonctionnelles qui totalisent plus de
37 000 mètres carrés d’espace.
Les innombrables activités originales qui y existent, du simulateur de chute libre au centre d’escalade, en passant par les trampolines et autres jeux d’évasion, sont très en vogue dans les milieux d’affaires. La vitalité du nouveau centre-ville de Laval, avec
son fameux amphithéâtre de la Place Bell, se fait aussi de plus en plus sentir, selon Mme Roy.
« Ce qui attire les gens d’affaires à Laval, c’est la destination dans son ensemble, en fonction du budget puis des activités, explique-t-elle, s’appuyant sur une étude de la firme Clientis. Ils cherchent souvent des lieux inusités, comme le Cosmodôme ; c’est très attrayant de faire un congrès dans un musée. »
Au cours des dix dernières années, Laval a aussi vu se développer grandement le tourisme familial, sportif et culturel sur son territoire, devenant ainsi la ville qui possède le meilleur taux d’occupation hôtelière au Québec, soit 82,2 %. Située à 18 km de l’aéroport international, avec de nombreux stationnements sans frais et toutes sortes de commodités dans un rayon de 20 km, elle dispose de nombreux atouts.
Photo: Le centre des congrès de l’hôtel sera agrandi et se verra doté d’une fenestration généreuse. Crédit : Sheraton Laval