Source: Hôtellerie d’affaires : une fréquentation en hausse en Europe, Arnaud Deltenre, Voyages d’Affaires, 1er juillet, 2024
Et le désir s’accroît quand l’effet se rapproche. A moins d’un mois de l’ouverture des Jeux Olympiques et de la cohorte de visiteurs attendus pour l’occasion, les hôtels parisiens continuent de se remplir. Selon l’observatoire des réservations proposé par CDS et MKG, sur un panel de près de 250 hôtels étudiés, la fréquentation des réservations était, au 23 juin dernier, de 77, 3% en moyenne sur la quinzaine olympique. Et de 46,0% en ce qui concerne les Jeux Paralympiques qui se dérouleront fin août-début septembre.
Pour la période allant du 26 juillet au 11 août, ces réservations sont en hausse de plus de 20 points par rapport à l’an dernier, et même de près de 40 points sur le seul segment haut de gamme. En revanche, comme attendu, cet événement majeur ne va pas sans un effet repoussoir. Ainsi, les jours entourant les JO voient-ils un volume de réservations moindre à l’an passé, de l’ordre de 5 pts. Pour les autres jours de juillet à septembre non impactés par les compétitions olympiques ou paralympiques, le volume de réservation est même en retrait de plus de 10 pts.
Hormis les professionnels concernés par l’événement, peu de voyageurs d’affaires avaient de toute façon prévu de se rendre à Paris sur cette période estivale. Des voyageurs d’ailleurs légèrement moins nombreux depuis le début d’année dans la capitale, à lire le dernier baromètre mensuel de l’hôtellerie d’affaires conçu en partenariat avec MKG. Bien sûr, les hôteliers parisiens n’ont pas de raison de se lamenter d’une fréquentation moyenne de 75% sur les cinq premiers mois de l’année. Soit le niveau presque le plus élevé en Europe, tout juste derrière Londres et ses 76% et à égalité avec Barcelone, ex aequo avec Paris au deuxième rang des grandes métropoles européennes.
Néanmoins, le taux d’occupation parisien est en recul de -1pt comparé aux cinq premiers mois de 2023. En parallèle, l’envolée tarifaire de ces dernières années tend à se calmer. Les prix moyens – petit déjeuner inclus – sont quant à eux restés stables, à 250 euros. Même constat à Londres, où le prix moyen est en baisse de -3%. Pour autant, ce phénomène n’est pas partout généralisé puisque les hôtels d’affaires de Barcelone ont, eux, connu une hausse tarifaire de 9% en moyenne en ce début d’année.
Plusieurs autres grandes métropoles européennes se sont montrées attractives pour les voyages d’affaires depuis le début de l’année, notamment Istanbul, Madrid et Prague où la fréquentation des hôtels business a progressé de près de 5 points, voire plus. qui s’est traduite dans toutes ces villes par une hausse tarifaire autour de 10% à Prague et Madrid, mais plus sensible à Istanbul où le prix moyen s’est envolé de 30%. A l’inverse, si l’hôtellerie genevoise a accueilli plus de clients (+4pts pour la fréquentation), c’est au prix d’une modération côté prix (-6%).
Autre élément démontrant la bonne tenue du voyage d’affaires en Europe, les hôtels proches des grands aéroports ont tous connus une progression de l’occupation, allant de +1 pt à Paris-CDG à +6 pts du côté des aéroports de Francfort et Madrid Barajas, en passant par une hausse de +2 pts à Paris Orly et Londres Heathrow. A noter que les prix moyens y sont partout en progression, excepté à proximité du hub de Munich.
Le baromètre CDS-MKG s’attache aussi à l’observation des résultats de l’hôtellerie d’affaires dans les grandes villes françaises. Avec un constat d’ensemble globalement positif sur les cinq premiers mois de l’année, marqué par une légère progression de la fréquentation comme des prix moyens d’une année sur l’autre. Nice, en particulier, voit ses hôtels business afficher une fréquentation en progrès de 5 pts et des prix moyens en hausse de 2%. Parmi les villes en retrait, Cannes, Rouen et surtout Lyon où le taux d’occupation atteint 71%, contre 73% l’an dernier, le tout s’ajoutant à des prix moyens en recul de -3%.