Comment amener les entreprises et les destinations touristiques à se transformer pour répondre aux enjeux de surfréquentation et de changement climatique?
A Pau, lors des dernières #ET15, cette question a été l’objet de la table ronde d’ouverture, dont le contenu a bien été retranscrit dans cet article d’aqui.fr.
Je voudrais revenir aujourd’hui sur la comparaison entre la transition numérique qu’a connu l’industrie touristique il y a quelques années et la transition durable, ou écologique que nous allons vivre.
QU’EST-CE QUI A PROVOQUÉ LA TRANSITION NUMÉRIQUE?
Le facteur qui a introduit le numérique dans le quotidien de l’industrie touristique a été la technologie : apparition d’Internet dès la fin des années 1990.
Mais si cette technologie n’avait pas été adoptée par les utilisateurs, on ne serait pas allé aussi loin. Or, c’est bien la modification de comportement des utilisateurs qui a provoqué l’adaptation : les restaurateurs se sont mis à réagir aux avis parce que les clients les ont écrits! Les hôteliers se sont mis sur Booking parce que les clients utilisaient l’application!
L’autre facteur marquant aura été l’irruption de nouveaux acteurs dans le tourisme, acteurs venant au départ du numérique. Qui sont ces nouveaux acteurs? Je les appelle les GABIT (Google, AirBnB, Booking, Instagram et Tripadvisor). Certes, j’aurais pu en rajouter plein d’autres, mais l’acronyme est joli, non? N’empêche, ces services ont remodelé notre économie et se sont rendus indispensables. 10 ans après leur généralisation, on ne fait que courir après leur dernière innovation, et plus jamais, les acteurs du monde ancien, public comme privé, ne seront devant.
LES FACTEURS DE LA NÉCESSAIRE TRANSITION DURABLE SONT-ILS IDENTIQUES?
On pourrait penser que les acteurs du tourisme seront responsables parce qu’ils auront compris que la planète va mal et qu’il faut changer de comportement. On pourrait penser que spontanément, l’industrie touristique se mettrait au durable… Laissez-moi en douter : si les rapports du GEIQ avaient fait bouger les compagnies low-cost ou les voyagistes internationaux, ça se saurait.
Non, ce qui va vraiment faire bouger les acteurs du tourisme, ce sont les consommateurs. Exactement comme pour les numériques.
Une étude G2A parue ces derniers jours sur la montagne face aux enjeux climatiques & environnementaux est intéressante sur les motivations des consommateurs : ils sont de plus en plus sensibles aux destinations et aux entreprises qui se préoccupent de l’environnement. Ils ne partiront pas moins souvent, mais ils partiront dans des « destinations respectueuses de l’environnement ».
C’est donc, comme dans le numérique, l’usager, le client, le consommateur, qui fera bouger l’industrie touristique. Et comme la prise de conscience va trèe vite (en Europe notamment), les acteurs du tourisme sont maintenant convaincus « qu’il faut y aller » maintenant.
Source : TourismExpress