Un article rédigé par Jérôme Delgado, collaborateur du journal LE DEVOIR.
La révision du modèle d’affaires et de gouvernance de l’industrie touristique à laquelle le ministère du Tourisme s’attelle cet hiver devra être profonde, estiment différents intervenants du secteur. Elle devrait ainsi apporter davantage de changements qu’une simple centralisation et une uniformisation de la taxe spécifique sur l’hébergement (TSH), dont on parle beaucoup actuellement.
L’Association des professionnels de congrès du Québec (APCQ), qui regroupe 33 villes « destinations-membres » et 86 hôtels et centres de congrès, s’attend à ce que le chantier lancé à l’automne soit l’occasion de reconnaître la juste part du tourisme d’affaires. Le secteur apporte beaucoup plus qu’il en reçoit, dit le président de l’APCQ, Steeve Gagné.
« Il faut que le tourisme d’affaires soit enfin reconnu comme un levier économique, dit-il. Soixante pour cent de l’achalandage des hôtels est lié à un congrès, à un salon, à une foire, ainsi qu’à des activités de professionnels qui ne voyagent pas pour faire les touristes, mais pour leur métier. Le tourisme d’affaires, c’est aussi du travail sur le terrain. »
La question de la perception de la THS préoccupe notamment Steeve Gagné, parce qu’il considère que les revenus tirés de cet « outil important pour les régions » sont mal distribués. « On considère que la THS est en grande partie générée par le tourisme d’affaires, soit 60 % de la taxation, et que le secteur reçoit nettement en bas de 60 % des sommes amassées. Chaque région décide de réinvestir l’argent comme elle le souhaite, et dans certains cas, il n’y a rien pour le tourisme d’affaires », s’offusque celui qui oeuvre également à Tourisme Victoriaville.
Photo : Olivier Zuida