Source: Le tourisme d’affaires au Québec s’ajuste au nouveau contexte, Le journal de Montréal, 17 février 2024
Selon le rapport 2023 Business Travel Index Outlook de l’organisation professionnelle Global Business Travel Association, le marché du voyage d’affaires devrait connaître une forte accélération au cours des prochaines années. Par conséquent, les dépenses qui y sont associées devraient atteindre 1800 milliards $ (ou 1,8 trillion $) d’ici 2027.
Puisque le Québec aimerait accaparer 2,5 milliards $ de cette cagnotte, plusieurs membres de l’industrie ont déployé des initiatives afin d’attirer chez nous les touristes d’affaires.
Tourisme Montréal a donné le ton en produisant le printemps dernier le répertoire Dons, recyclage, réemploi, destiné aux organisateurs sensibles à l’impact environnemental de leurs événements d’affaires. Ce guide présente les organismes locaux à qui ils peuvent donner les surplus de nourriture, vêtements, mobilier et matériel non utilisés lors de leurs événements.
Hôtels en mutation
Du côté hébergement, l’hôtel-boutique Warwick Le Crystal, établissement de 28 étages du centre-ville de Montréal, n’offre désormais que des suites dotées de cuisinettes. On espère ainsi favoriser les séjours prolongés et la conciliation travail-vacances. Sa direction y a aussi aménagé neuf salles, salons et espaces variés pour les conférences et événements.
À Laval, la chaîne Marriott vient tout juste d’ouvrir l’hôtel Courtyard. Visant clairement la clientèle d’affaires, son site web ne présente que des photos de travailleurs et de congressistes, en plus de mentions telles que « Notre établissement offre une variété de services disponibles tels que : 4 salles de réunion avec lumière du jour au 2e étage pouvant accueillir jusqu’à 150 personnes ».
Pas unique aux grands centres
Les régions du Québec souhaitent aussi toucher au pactole. Ainsi, dans les Cantons-de-l’Est, en bordure du lac Massawippi, l’hôtel Ripplecove s’est récemment doté de trois nouvelles salles de réunion, chacune ciblant des créneaux précis: banquets, réunions du type lac-à-l’épaule, séances de conseils d’administration…
Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’Hôtel Chicoutimi et l’Auberge des îles de Saint-Gédéon ont implanté 120 chambres modulables qui se transforment, selon les besoins, en bureau de travail, en chambre avec cuisine, etc. Les deux établissements espèrent ainsi « s’insérer entre le bureau conventionnel et le travail à la maison en offrant des lieux ludiques au même endroit ».
Même les spas s’y mettent, comme le Spa Eastman, qui mise sur le concept Oasis, lequel propose deux pavillons de six chambres chacun avec espaces intérieurs et extérieurs de réunion. Ils ciblent les groupes d’affaires à la recherche d’un équilibre entre travail et mieux-être, par exemple avec des repas santé, des pauses pleine conscience et des massages.
Une offre renouvelée
Sur le plan qualitatif, de nouvelles réalités en tourisme d’affaires indiqueront sans doute la direction à suivre pour jouir de la manne à venir. Pensons par exemple au bleisure, tendance combinant business (affaires) et leisure (loisirs). Jusqu’à récemment, la clientèle d’entreprise séparait son temps d’affaires et de loisirs entre la semaine et la fin de semaine. Aujourd’hui, les habitudes changent entre autres avec la montée du télétravail. Par conséquent, il faut adapter les offres. De même, une étude du cabinet Ernst & Young démontre que de 2019 à 2002, la proportion de voyages d’affaires intégrant une fin de semaine de loisirs a grimpé de 8 points pour atteindre 38 %.
