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Les beaux jours du tourisme reviennent… avec leurs défis

26 février 2024

Source: Les beaux jours du tourisme reviennent… avec leurs défis, Miriane Demers-Lemay, Le Devoir, 24 février 2024

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Photo: Getty Images  Destination Canada estime qu’il manquera près de 20 000 chambres d’hôtel ainsi que 12 % de la main-d’oeuvre nécessaire pour répondre à la demande prévue d’ici 2030.

Ce texte fait partie du cahier spécial Tourisme d’affaires

Le retour à la normale prépandémique est prévu pour 2024 au sein de l’industrie du tourisme, calcule Destination Canada. La société d’État souhaite toutefois relever des défis associés à la main-d’oeuvre, aux infrastructures et aux transports.

« La reprise du tourisme est surprenante, elle est très forte », commente Michel Dubreuil, gestionnaire principal de la recherche à Destination Canada. « Je pense que le tourisme est très résilient. Il y a une demande qui est très forte de voyageurs qui préconisent les expériences sur les achats de biens. Il y a eu des épargnes accumulées pendant la pandémie et dont on bénéficie encore maintenant. On est très optimistes pour l’avenir. »

De fait, la croissance annuelle du tourisme au pays, évaluée à 5,8 %, a dépassé la croissance de l’économie canadienne, estimée à 4,5 %, selon un récent rapport de Destination Canada. Selon les prévisions de cette dernière, l’industrie du tourisme de plaisance et d’affaires pourrait engendrer des bénéfices de 140 milliards de dollars d’ici 2030. Si l’industrie réussit à se transformer, elle pourrait même engranger 20 milliards de plus au cours de la même période.

Mais pour cela, il faudra faire face à trois principaux obstacles : la pénurie de main-d’oeuvre et de chambres, ainsi que le manque de connectivité des transports. La société d’État estime par exemple qu’il manquera près de 20 000 chambres d’hôtel ainsi que 12 % de la main-d’oeuvre nécessaire pour répondre à la demande prévue d’ici 2030. 

Pour faire face aux défis, Destination Canada propose de développer un attrait pour des expériences réparties sur le territoire, et ce, tout au long de l’année. Cela permettrait notamment de réduire la pénurie de chambres en saison estivale et d’améliorer les conditions de travail des employés, estime M. Dubreuil. Pour favoriser le développement durable, des initiatives comme un corridor des sites de l’UNESCO dans la région des Maritimes seraient aussi en développement.

Faire rayonner le tourisme d’affaires

Question tourisme, le Québec est bien positionné par rapport à d’autres provinces, notamment en raison de l’attrait de la ville de Montréal pour la tenue d’événements internationaux, estime Gilber Paquette, directeur général de Tourisme d’affaires Québec.

Dans la Belle Province, les recettes du tourisme d’affaires ont atteint un sommet de 2 milliards de dollars en 2019. Québec espère augmenter ce montant à 2,5 milliards de dollars à l’horizon de 2027. Pour atteindre cet objectif, le ministère du Tourisme a d’ailleurs lancé un plan d’action stratégique pour 20232027. Et en novembre dernier, les principaux acteurs du tourisme d’affaires se sont réunis au Palais des congrès de Montréal pour le premier colloque spécialisé dans le domaine. « Tous les acteurs de l’écosystème vont mettre l’épaule à la roue », prévoit Gilber Paquette.

L’industrie doit toutefois compenser avec une importante inflation, qui a parfois dépassé 20 % dans le secteur, calcule Gilber Paquette. « La demande était de loin supérieure à l’offre de salles de réunion, il y a l’inflation du coût des denrées alimentaires. Et avec la pénurie, il faut augmenter le coût de la main-d’oeuvre », explique-t-il. D’un autre côté, la pénurie de main-d’oeuvre se résorbe dans plusieurs établissements d’hébergement, le nombre de postes vacants étant bien moindre qu’à pareille date l’an dernier, poursuit M. Paquette.

Pour faire rayonner le tourisme d’affaires dans la province, plusieurs stratégies sont sur la table, comme le rayonnement des régions pour des thématiques spécifiques, comme les sciences de la mer au Bas-Saint-Laurent ou l’industrie minière sur la Côte-Nord. La collecte de données est prévue pour mieux analyser la performance de stratégies adoptées. « On a identifié 15 métiers liés au secteur ; il va falloir qu’on les fasse connaître et qu’on les valorise », précise M. Paquette. Des stratégies seront également mises en place pour inciter les touristes d’affaires à prolonger leur séjour pour l’agrément dans diverses régions.

Après deux ans de frénésie pour rattraper les événements annulés pendant la pandémie, l’année 2024 pourrait être « une très bonne année, mais avec moins de pression », prévoit Gilber Paquette avec optimisme.

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