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Les grandes tendances du tourisme d’affaires se confirment pour 2025

15 octobre 2024

Source : Les grandes tendances du tourisme d’affaires se confirment pour 2025, Catherine Couturier, Cahier spécial Tourisme d’affaires, Le Devoir, 12 octobre 2024

tourisme d’affaires
Photo: Getty Images  La reprise des déplacements d’affaires depuis la pandémie est une tendance bien stabilisée en cette fin 2024.
Après les grands bouleversements de la pandémie, l’année qui s’annonce marquera une stabilisation de croissance pour le tourisme d’affaires, selon deux spécialistes.

Sans grande nouvelle tendance, l’année 2025 en tourisme d’affaires voit se confirmer certains mouvements de fond. « Ça va quand ­même bien, on est contents de la reprise », confie Ann Cantin, directrice, communications et mise en marché au Centre des congrès de Québec et pour Québec Destination affaires.

Du côté de la main-d’oeuvre, les nouvelles sont aussi bonnes : le Conseil québécois des ressources humaines en tourisme observe que le nombre de travailleurs recensés dans le tourisme au Québec serait pratiquement revenu au même niveau qu’avant la pandémie. Coup d’oeil sur les autres tendances.

Se déplacer moins, mais mieux

Autre bonne nouvelle : la pandémie n’aura pas eu raison des ­déplacements d’affaires. « Quand vient le temps de se parler, de présenter leurs résultats de travaux, [les collaborateurs] ont envie de le faire ensemble. Mais ces gens deviennent soucieux de leur empreinte environnementale », soulève Mme Cantin.

« De plus en plus, on nous demande ce qu’on fait en matière de développement durable, et on cherche des destinations écoresponsables », poursuit-elle. Plusieurs veulent compenser l’empreinte carbone de leur voyage, et souhaitent que l’ensemble des acteurs (hôteliers, restaurants, congrès, villes) fassent des efforts. « Les événements de plus petite taille, les réunions régionales et les espaces non traditionnels gagnent en popularité en raison de leur flexibilité et de leur faible impact environnemental », ajoute Julie Payeur, chercheuse à la Chaire de tourisme Transat de l’ESG UQAM. Les centres de congrès, les restaurants et les hôtels doivent revoir leurs opérations et pratiques. « Ce n’est plus un choix, mais une obligation », souligne-t-elle.

Soucieux de leur empreinte, les touristes d’affaires se déplacent moins, mais sont à la recherche de plus-values lorsqu’ils décident de le faire. « L’expérience doit leur apporter davantage, sinon ils resteront chez eux », avance Ann Cantin. Malgré une tendance vers des séjours plus courts, les touristes d’affaires souhaitent tout de même entrer en contact avec la ville et ses particularités. « On voit un retour à la simplicité, mais les gens veulent vivre l’atmosphère de la ville, découvrir les ­produits locaux », précise-t-elle.

Et avec la place grandissante qu’occupera la génération Z sur le marché du travail (plus du quart de la main-d’oeuvre mondiale sera de cette génération d’ici 2025, selon le Forum économique mondial), les employeurs comme les organisateurs devront s’adapter à cette nouvelle réalité. « Ça va troubler les cartes du voyage d’affaires », prédit Mme Payeur. Ceux qui ont entamé leur vie professionnelle durant la pandémie cherchent à entrer en contact humainement plutôt que d’écouter la présentation d’un ­expert, remarque-t-elle : « Ils ont ­besoin de se construire un réseau, mais ne trouvent pas ça dans les événements traditionnels. »

Place à l’intelligence artificielle

Que ce soit avant un événement (inscriptions, réservations, organisation de l’espace), pendant celui-ci (gestion des flux, transcription, ­traduction automatique) ou après (analyses, personnalisation de l’offre), les outils intégrant l’intelligence artificielle prendront une place croissante dans le tourisme d’affaires.

Tout le monde n’est toutefois pas prêt à faire le saut. « On découvre ça tout en même temps, mais ça va simplifier l’organisation des événements et améliorer l’expérience client », croit Mme Cantin. Selon une enquête d’opinion réalisée récemment par Global DMC Partners, environ 48 % des organisateurs d’événements ­d’affaires utilisaient des outils intégrant l’IA en 2024, comparativement à 30 % en 2023.

L’adoption de ces nouveaux outils implique des questions de compétence et de confiance (sécurité des données), note Julie Payeur : « Il y a un travail d’éducation et de sensibilisation à faire. » Les acteurs du milieu doivent mieux comprendre les avantages et les inconvénients de leur utilisation. Et dans un contexte où les préoccupations pour le développement durable sont fortes, le recours à l’IA peut sembler paradoxal, étant donné la grande dépense énergétique des algorithmes. « Ça fait partie des questions sur lesquelles il faut sensibiliser les gens », souligne la chercheuse.

Elle soutient cependant que les gens continueront à se déplacer, malgré la grande place qu’occupent les technologies et les préoccupations environnementales. « Le voyage d’affaires demeure important, pour les employés comme les entreprises », affirme Mme Payeur. Certaines destinations, telles que la ville de Copenhague, mettent sur pied des politiques ou des programmes pour favoriser les effets positifs à long terme des événements à grand déploiement sur les communautés locales. « On parle souvent de retombées économiques des événements d’affaires, mais on ­oublie les retombées culturelles, scientifiques et humaines », conclut Ann Cantin.

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