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L’étiquette du retour au bureau, post-confinement COVID-19

27 mai 2020

Après plusieurs semaines semaines en mode télétravail, chez vous entourés des vôtres, au sein de l’état d’urgence sanitaire déclaré à la suite de l’éclosion de la pandémie de la COVID-19, vous attendez l’officialisation de votre retour dans votre environnement de travail usuel.

Bientôt vous reprendrez vos activités à la manufacture, à votre bureau du centre-ville ou au commerce. À deux mètres de vos collègues, avec ou sans masque et entouré de plexiglass ou pas, ainsi qu’avec  la mise en place des consignes sanitaires de votre employeur. Vous continuerez de vous laver les mains en chantant « Au clair de la lune » maintes et maintes fois par jour, comme nous le prescrit le docteur Arruda.

Ce ne sera pas un retour à la normale. En ce moment, vous êtes peut-être à finaliser de nouvelles politiques et participez probablement à des déplacements d’ameublement et à la mise en place d’horaires décalés.

Pour vous préparer à cette réalité, je vous présente quelques scénarios avec les bons et les beaux gestes pour vous permettre de continuer à travailler sans malaise, ni embarras au sein de cette évolution graduelle.

I– VOTRE TRAJET

Dans les transports en commun

Avec le télétravail en hausse, les rotations au sein des quarts de travail et une réduction du nombre de voitures sur les routes, les heures de pointe seront diluées. Un des bénéfices pourrait être quelques minutes de gagnées par un trajet réduit. Yay !

À l’ouverture des portes de l’autobus, du métro ou du train, vous connaissez maintenant la règle, vous laissez les passagers sortir avant d’entrer.

Avec moins de sièges disponibles, soyez aux aguets pour un passager plus âgé, une future maman, une personne à mobilité réduite ou un parent avec un tout-petit, pour offrir votre place.

Gardez vos paquets sur vous, et votre parapluie collé à votre côté. Vos objets étalés sont une extension de vous, donc ils minimisent l’espace disponible pour les autres.

Si quelqu’un enfreint les consignes ?

Il vaut mieux vous distancier et confier la tâche d’un rappel des règles aux autorités. La patience et la bienveillance sont de mise. On ne connaît pas les soucis des autres. Adoptez aussi une perspective empathique en donnant à l’autre le bénéfice du doute : d’être dans sa tête, dans sa bulle de préoccupation.

Rappelez-vous aussi le pouvoir de contagion de votre sourire, qui même avec un masque se voit dans vos yeux et du « Bonjour ». Partagez-les. Ce sont de belles façons d’afficher votre solidarité.

Au croisement des portes 

En lien avec le respect des consignes de distanciation, plus que jamais il importe de se rappeler les règles de l’étiquette, pour éviter de se heurter. Un faux-pas et vous pouvez être contaminé. L’étiquette est logique : on vide avant de remplir. Ceux qui partent sortent en premier pendant que vous observez. Puis c’est à votre tour d’entrer.

Si vous recevez un client et l’invitez vers la salle de conférence, demandez-lui de vous suivre. Ne connaissant pas le chemin, il ne passe pas la porte le premier. Annoncez la procédure « Suivez-moi s’il vous plait. Je vous attends de l’autre côté. » Franchissez la porte et attendez l’autre de l’autre côté. Si votre route implique quelques détours, annoncez-les à l’avance.

Dans l’ascenseur 

Si, avant la pandémie, vous aviez rarement à attendre plus d’une minute pour l’ascenseur suivant, il vous faudra probablement faire la file et attendre votre tour.

Dans cette attente, si vous profitez de ce moment pour faire des appels, soyez conscient que les autres vous entendent. Il vaut mieux vous en tenir aux textos. Évitez de parler affaires et surtout ne dites jamais les noms des gens, surtout quand vos mots ne sont pas très flatteurs.

Encore ici, on laisse sortir avant d’entrer. Observez. Vérifiez si vous pourrez respecter les mètres de distance recommandés. Sinon, attendez l’ascenseur suivant.

Dans l’escalier 

Cette option sera plus prisée qu’avant. Bien sûr pour la mise en forme après les quelques kilos gagnés en mode confinement, mais aussi pour minimiser les voyages d’ascenseur qui auront moins de passagers.

Lorsque les escaliers sont une option, la règle de l’étiquette est de garder sa droite, peu importe si vous montez ou descendez. Pré-pandémie, pour dépasser dans les escaliers roulants, on le faisait de la gauche. Cette accélération sera maintenant rarement possible vu la largeur restreinte des marches.

Les marches pourraient avoir des flèches pour indiquer le flot de la circulation et des plexiglass pourraient diviser le trafic vers le haut de celui vers le bas. Peu importe, vous aurez à circuler en file, à la queue leu leu.

Anciennement et encore aujourd’hui socialement, madame passe devant monsieur en montant. Pour descendre c’est l’inverse : madame est derrière monsieur. Dans les deux cas, si madame manque une marche, monsieur pourra l’aider, la soutenir.

En affaires, les hommes et les femmes étant égaux, c’est le premier arrivé devant le palier qui entame la première marche.

Si une personne avec une canne a choisi de prendre les marches, offrez de la laisser passer devant vous. Rappelez-vous : patience, bienveillance et empathie.

II– VOS RETROUVAILLES AVEC VOS COLLÈGUES ET VOS CLIENTS

Les salutations

Avant la pandémie, pas une journée ne passait sans que vous donniez au moins cinq poignées de main par jour et, selon votre secteur de l’économie, peut-être même quelques câlins par semaine, aux membres de votre communauté d’affaires. Vos accolades sont maintenant exclusivement pour ceux avec qui vous habitez.

Les solutions de rechange aux salutations « touchées » étaient aussi privilégiées au Moyen Âge en temps de peste, quand le roi Henri IV a interdit la bise. Depuis février, avant l’annonce officielle de la pandémie, l’Organisation mondiale de la santé, nous encourage à pratiquer des salutations sans contact. En commençant toujours avec un sourire, un contact visuel amical, vous avez quelque choix :

  • Le namasté « chose », comme le dirait l’humoriste Alex Perron ;
  • La main sur le coeur comme Céline ;
  • Un va-et-vient de la main comme Sa Majesté la Reine ;
  • Une mini-révérence à la mi-corps ou exclusivement de la tête ; ou
  • Une levée de l’avant-bras droit, votre paume face à l’autre.

« Moi aussi, je suis vraiment content de te voir. Comme tu le vois, je maintiens les deux mètres recommandés. » Selon votre humeur : « Si tu veux, on se planifie un café virtuel pour notre pause. »

Puis attendez-vous à ce que le jadis banal « Comment ça va? » soit répondu avec de tristes nouvelles de maladie, de décès, ou une mise à jour beaucoup plus longue qu’à l’habitude. Certains auront vraiment besoin de verbaliser. Ou, à l’inverse, certains seront dans la peur et voudront s’empresser de poursuivre leur route dans le couloir, vous répondant un rapide « Ça va », en continuant de marcher, sans même s’informer de vous. Soyez prêt.

III– COMMENT RÉPONDRE AUX QUESTIONS QUI POURRAIENT ÊTRE GÊNANTES

Le confinement ne se vit pas pareillement dans toutes les chaumières. Comme professionnel vous avez probablement eu des conversations, seul à seul, avec vos subalternes pour prendre connaissance de leur situation et répondre à leurs questions. Pour d’autres, vous n’êtes peut-être pas au courant de leurs réalités, ni de leurs pratiques et valeurs en lien avec cette pandémie. Après des semaines d’isolement, bientôt, vous vous retrouverez en pause, face-à-face, à deux mètres de distance. Il se pourrait que vous ayez des opinions divergentes sur des thèmes en lien avec le confinement et le déconfinement. Voici quelques scénarios ainsi que des suggestions de bons mots:

Un employé vous parle d’une théorie du complot sur les origines du coronavirus.

« Hummm… Intéressant… Je ne suis pas assez informé pour en discuter. Je m’en tiens aux nouvelles partagées par notre gouvernement. »

Un employé trouve que le gouvernement a mis en place une rentrée trop hâtive et refuse catégoriquement d’envoyer ses enfants en classe. Il vous questionne à savoir pourquoi les vôtres y sont déjà.

« Comme l’a indiqué notre gouvernement, c’est vraiment un choix familial personnel. Mon conjoint et moi en avons discuté et c’est la meilleure décision pour notre famille. Nous préférons garder les raisons de cette décision privée. »

Pour toutes ces conversations malaisantes, sachez que si quelqu’un vous pousse à partager au-delà de votre zone de confort, il est toujours approprié de vous excuser pour retourner travailler.

« Excuse-moi, j’ai beaucoup de travail qui m’attend. »

Vous apprenez qu’un employé ne suit pas les consignes de distanciation et reçoit ses enfants adultes.

Si vous êtes gestionnaire, vous connaissez et devez vous assures que tous suivent les consignes en étant de bon citoyen. Cette conversation sera en privé et commencera probablement par :

« Vous êtes important pour nous. Nous avons besoin de vous en santé, sans risque de contamination. Nous avons aussi besoin de pouvoir compter sur vous et votre obéissance aux consignes. Nous vous demandons de respecter les mesures d’hygiène sanitaire du gouvernement, en tout temps. » Pour la suite, vous pouvez enchaîner avec la revue de votre nouvelle politique.

CONCLUSION

Comme indiqué en début d’article, personne ne peut prédire l’avenir. Cette transition demande beaucoup d’observation, des ajustements des comportements en réaction aux consignes, de la communication constante et, oui, de la répétition des nouvelles politiques et procédures. Puisqu’au moment où j’écris cet article nous sommes en pleine Semaine nationale de la santé mentale, je termine en vous rappelant une métaphore de la consigne de sécurité en avion, mettez votre masque en premier avant celui de la personne que vous souhaiter aider. Prenez bien soin de vous, en premier. Parce que ça fait longtemps que vous êtes en dedans, en confinement, vous n’êtes pas obligé de tout garder en dedans. Confiez-vous et sollicitez de l’aide, au besoin. Vous êtes important pour moi, pour nous.

Source : Julie Blais Comeau, la spécialiste de l’étiquette

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