Source: MICE : les tendances MICE du marché français 2024, Caroline Lelievre, Travel Manager by TourMag, 19 février 2024
Le MICE garde la forme ! La dernière étude sur les tendances MICE du marché français menée par Interface MICE, le département spécialisé de l’agence Interface Tourism France, souligne qu’en 2024, le secteur des événements se stabilise, voire connaît une légère hausse, après avoir non pas seulement retrouvé mais dépassé les niveaux prépandémiques en 2023.
Quelles sont les destinations plébiscitées ? Si ces dernières années, la France et l’Europe ont regagné une part significative du marché, profitant de l’inaccessibilité de nombreuses destinations, en 2024, l’accent des acheteurs se portera principalement sur le court-courrier (86,7% en Europe) et le moyen-courrier (une moyenne de 73,3% pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient).
Néanmoins, les destinations long-courriers restent attractives, avec un intérêt persistant allant de 41,3% à 50,7%. Cette dynamique révèle un réel potentiel à exploiter, étant donné la forte demande et l’ouverture des acheteurs/chefs de projets/agents à de nouvelles destinations (96%).
L’importance des rencontres en personne
Après l’essor des événements en ligne et hybrides pendant la crise Covid-19, cette tendance ralentit tandis que le désir de se réunir en personne continue de croître.
Cette aspiration est confirmée par l’étude, révélant une légère augmentation des événements en personne (passant de 97% à 97,3%), mais surtout une baisse significative des événements hybrides et virtuels, de 21,2% à 13,3% et de 9,1% à 0% respectivement dans les prévisions pour 2024. Les résultats des événements passés en 2023 confirment cette tendance.
Selon le panel interrogé, les réunions physiques demeurent indispensables pour diverses raisons : favoriser les moments de convivialité (69%), faciliter la communication et améliorer la créativité (19%), renforcer l’esprit d’équipe (11%) et rencontrer de nouveaux collaborateurs en période de Covid (1%). Seulement 1% des répondants estiment que les réunions en face à face ne sont pas toujours essentielles.
La forte chute du numérique se manifeste également dans les préférences en matière d’actions marketing des acheteurs, avec une chute des rendez-vous de formation virtuels de 15,2% à 10,7%.
La RSE, solidement intégrée à l’écosystème MICE
La RSE s’invite cette année encore dans les tendances fortes du voyage d’affaires.
L’étude démontre que la RSE est sur le point de devenir un pilier incontournable des événements dès 2024. Aujourd’hui, elle occupe une place centrale et tend à devenir une pratique standard pour les destinations.
La durabilité et les politiques de RSE jouent également un rôle crucial dans le processus de sélection d’une destination, pouvant même dissuader de choisir un pays donné. Par conséquent, il devient essentiel pour les sociétés d’intégrer cette tendance dans leurs événements professionnels en proposant des alternatives responsables.
Les stratégies les plus courantes pour atténuer cet aspect incluent l’intégration d’activités RSE dans le programme de voyage (37%), la préférence accordée au train par rapport à l’avion (23%), la compensation financière des émissions de carbone (12%), ainsi que le choix de l’hébergement (12%).
Se réinventer et de remettre en question les pratiques
Les offices du tourisme sont confrontés à la nécessité de se réinventer et de remettre en question leurs pratiques traditionnelles pour répondre aux attentes changeantes des acheteurs français du MICE.
Selon l’étude, 79% des personnes interrogées prévoient de demander conseil aux offices de tourisme en 2024, notamment pour des destinations qu’elles connaissent peu ou pas du tout, pour lesquelles elles ont besoin d’informations générales (48%).
La mise en relation avec des prestataires locaux et l’exploration de nouveaux formats d’événements sont également des attentes cruciales des acheteurs.
Deux nouveaux besoins ont émergé lors de l’étude : une assistance financière potentielle et un soutien à l’organisation des événements sont désormais considérés comme nécessaires par les acheteurs de MICE.
L’enquête révèle que les répondants qui n’utilisent pas ou rarement les services des offices de tourisme ont souvent rencontré des obstacles tels que le manque de personnel qualifié ou d’informations pertinentes (58%), l’absence de produits personnalisés ou exclusifs adaptés aux besoins du MICE (17%), ainsi qu’un délai de réponse trop long (9%). Seulement 16% des répondants ne font pas appel aux offices de tourisme car ils sont déjà bien informés sur la destination.
*Etude réalisée entre décembre 2023 et janvier 2024 auprès de 80 organisateurs d’événements français, opérant à la fois en France et à l’international. Composé majoritairement d’agences MICE (57%), d’agences de tourisme d’affaires (25%), d’organisateurs de réunions d’entreprise (8%), de freelances (5) et d’associations et PCO (2%), l’échantillon compte entre autres 39% de dirigeants et 28% de chefs de projets. Ceux-ci sont répartis sur l’ensemble de la France dont une grande partie en Ile-de-France et région Rhône-Alpes, les deux pôles géographiques les plus importants du domaine.