La visite de 300 000 croisiéristes, 80 millions$ en contribution au PIB québécois, 1000 emplois… Depuis sa création, il y a 10 ans, le port d’escale de Saguenay a généré d’importantes retombées économiques. Et ce n’est pas terminé. Maintenant que les dépenses de construction sont terminées (67 millions$), le site entre dans sa phase de rentabilité, rapporte une étude sur l’impact économique de l’industrie des croisières à Saguenay réalisée pour le compte de Promotion Saguenay.
En effet, d’ici 2020, les dépenses touristiques et des lignes de croisières devraient être six fois plus élevées que les sommes consacrées à la promotion et l’accueil des croisiéristes internationaux. Des retombées de 30 millions$ pour des dépenses d’environ 6 M$, de 2016 à 2020.
«Le projet est l’image parfaite d’un investissement productif. Il y a eu des retombées générées par la construction. Mais l’infrastructure continue de générer des revenus dans la durée. Et on parle d’un succès graduel. Ce n’est pas un succès qu’on peut voir du jour au lendemain. D’abord, parce que la construction a duré quelques années. Saguenay a également dû développer sa notoriété. Mais ce n’était pas gagner le 1er jour. Même la notoriété, ce n’est pas suffisant non plus. Tout est dans l’accueil. C’est ce qui a fait la différence», a exprimé Jean Matuszewski, président fondateur de E&B Data, qui a réalisé l’étude avec la firme Deloitte pour le compte de Promotion Saguenay.
Engouement graduel
En effet, l’engouement pour le port a graduellement augmenté. En 2016, on s’attend d’ailleurs à fracasser le record du nombre de bateaux accostés, avec une quarantaine de navires. Avant même d’avoir atteint ce record, Saguenay prévoit déjà le battre en 2017 avec une prévision de 50 navires.
Saguenay est le port qui reçoit le plus de croisiéristes, après Montréal et Québec. Il se vend toutefois plus de forfaits touristiques dans la région que dans la vieille capitale et la métropole.
«Le quai et ses structures associées sont un investissement dans une infrastructure publique majeure qui a permis de valoriser un potentiel touristique et qui génère désormais un apport net à l’économie québécoise. L’effet structurant de cet investissement soutient l’écosystème récréotouristique régional et sera productif à long terme, puisqu’il s’agit d’immobilisations d’une durée de vie de plus de 40 ans dans une industrie en croissance dans le monde et au Québec», a conclu M. Matuszewski.
Le maire se réjouit
Sans surprise, les conclusions de cette étude réjouissent le maire Jean Tremblay, qui a dû faire face à l’opposition dans les balbutiements du projet, il y a plus de 10 ans.
«Ça nous réconforte. On voyait bien que ça marchait. Mais de se le faire dire par des spécialistes, ça donne un nouvel élan. Mais comme tous les projets porteurs, on n’a pas toujours eu l’appui qu’on aurait aimé avoir au début. Des gens s’opposaient pour s’opposer. On voyait que le projet pouvait marcher et la fenêtre pour du financement public était ouverte. Le succès n’arrive pas du jour au lendemain. On travaille depuis 2006. Maintenant que les investissements sont complétés, on arrive dans la phase de rentabilité», a lancé le maire de Saguenay.
Photo : Le quai d’escale de Saguenay, Archives Le Quotidien, Rocket Lavoie