Ce texte de Charles-Édouard Carrier fait partie du dossier spécial Tourisme d’affaires Le Devoir paru le 15 février 2020.
Les organisateurs d’ici mettent tout en oeuvre pour que l’offre en tourisme d’affaires au Québec soit concurrentielle. Isabelle Moise, directrice générale de OPC Événements, présente six tendances de l’industrie.
1. Créer des évènements écoresponsables
Il y a présentement une réflexion sociale sur la compensation des gaz à effet de serre émis dans le cadre d’un déplacement. Cette considération environnementale s’appliqueégalement aux voyages d’affaires.« L’aspect environnemental lié aux évènements devient un enjeu, surtout lors d’une participation à l’étranger. Beaucoup d’organisations vont compenser elles-mêmes les gaz à effet de serre de leurs participants pour éviter qu’ils aient à le faire. »
2. Faire une place pour les conjoints et conjointes
Dans le cadre de congrès internationaux, plusieurs participants profitent de l’occasion pour voyager avec leur conjoint ou leur conjointe. « À une certaine époque, on demandait aux organisateurs d’évènements de prévoir un programme d’activités pour ces derniers pendant la rencontre d’affaires. Aujourd’hui, les gens veulent de moins en moins être organisés et préfèrent plutôt que l’on personnalise l’expérience. On met en place un programme de conciergerie pour proposer des activités sur mesure pour que, selon leurs intérêts, ils puissent profiter au maximum de la région. »
3. Donner plus de temps pour le réseautage
Il est important d’inclure du temps pour le réseautage. « Un rassemblement d’affaires, ce n’est pas seulement recevoir de l’information, il faut penser à des activités qui favorisent les liens d’équipe, le teambuilding. On a déjà organisé des rencontres de participants, deux par deux et groupés selon leurs profils, en course à pied, le matin. On visitait la ville de Québec en joggant et on créait des contacts. Il faut êtretrès créatif et savoir joindre l’utile à l’agréable. Les gens ne veulent plus qu’être assis sur une chaise toute la journée. La question est : comment peut-on améliorer les choses en une formule plus conviviale ? »
4. Choisir un lieu unique
Les périodes hautement prisées pour l’organisation d’évènements d’affaires sont mai-juin et septembre-octobre. Cette forte demande concentrée au printemps et à l’automne force les organisateurs d’évènements à réfléchir à différentes options pour dénicher le site parfait. « Dès le moment où l’on amorce la recherche de site, on nous demande d’éviter les salles traditionnelles. Il nous faut réfléchir à d’autres solutions, trouver des formules moins convenues. On remarque que les gens sont ouverts à sortir des sentiers battus. On peut explorer des lieux plus excentrés et sortir des centres-villes pour vivre quelque chose de différent. »
5. Mot d’ordre : personnalisation
Les formules toutes faitesperdent en popularité alors qu’on cherche plutôt la singularité, l’exclusivité et la nouveauté. « Le sur-mesure permet la différenciation.Particulièrement au Québec, c’estcomme ça qu’on attire les gens ici.Cette façon de personnaliser que l’on a, c’est ce que les gens cherchent. Faire autrement, tout en s’assurant que chaque participant a une expérience unique. »
6. Se tourner vers l’autre
Finie l’époque où les congrès se déroulaient derrière des portes closes, du matin au soir. Aujourd’hui, on veut s’ouvrir vers l’autre, créer des liens et partir à la découverte des saveurs locale. « Les gens délaissent la conférence traditionnelle pour des groupes de discussion, pour visiter les commerces locaux, organiser des visites techniques sur le terrain, en lien avec le sujet du congrès. C’est à la fois un aspect distinctif et une belle valeur ajoutée. » Ateliers donnés dans un café de quartier que l’on a réservé pour l’occasion, circuit gourmand à pied pour découvrir la gastronomie du terroir ou encore des activités en amont et en aval du congrès proposées à la carte, les participants veulent découvrir la ville hôte plus que jamais.
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